Friday, June 25, 2010

L'indomptable Hennessey

C'était en septembre 1961. Carroll Shelby, pilote de course notoire, joint le président d'AC Cars, un petit constructeur anglais de voitures sport, pour lui proposer d'implanter un V8 d'origine Ford dans un petit roadster de son cru, l'Ace. Ce partenariat américano-britannique venait de faire naître l'une des voitures les plus mythiques de l'histoire de l'automobile américaine, la Shelby Cobra.

Près d'un demi-siècle plus tard, l'ancienne colonie fait encore appel à sa patrie originelle pour façonner ce qui pourrait bien être la bagnole la plus rapide à ne jamais avoir foulé le bitume public. Son seul nom met en relief l'inspiration animale, son caractère indomptable: Hennessey Venom GT.

L'engin partage une grande partie de ses traits avec une voiture bien connue, la Lotus Exige. Bien que ces deux bagnoles sont à deux pas l'une de l'autre du point de vue du design, seulement 20% des composantes de la Venom GT sont issues de sa soeur anglaise.

Les dimensions sont également très différentes, alors que la Hennessey est plus longue de presque 1 m (4655 mm contre 3785 mm). Cette migration s'est heureusement faite, dans l'harmonie, sans grossièreté qui aurait pu dénaturer la magnifique sculpture qu'est l'Exige.

On trouve toujours les phares avant principaux intégrés aux ailes proéminentes, en contrepartie de la poupe qui a été redessinée pour intégrer un diffuseur de plus grande dimension et les deux immenses pots d'échappement au centre du bloc supérieur.

Pour soutenir la prétention...

Sous cette robe familière se cache cependant une tout autre machine. Au lieu de recourir aux services d'un quatre-cylindres, comme dans l'Exige, les ingénieurs d'Hennessey ont jonglé avec ce qu'ils connaissent le plus: un bon vieux V8 américain installé au centre du châssis. Ils ont arrêté leur choix sur celui de la Corvette ZR1.

D'une cylindrée de 6,2 litres, il est offert, dans la version «d'entrée de gamme» de la Venom GT, avec une écurie de 725 chevaux lorsque suralimenté par compresseur volumétrique. Cette puissance, déjà extraordinaire, transcende l'intelligibilité lorsque ce même moteur est coiffé de deux turbocompresseurs. On a alors droit à un missile sol-sol développant de 1000 à 1200 chevaux selon les options choisies.

Pour assurer une immersion totale du pilote, le groupe motopropulseur est également constitué d'une transmission manuelle à 6 rapports, transmission empruntée à une autre icône américaine, la Ford GT. Grâce à une carrosserie en fibre de carbone et à l'utilisation de différents matériaux de pointe ultralégers, l'auto pèse 668 kg de moins qu'une Bugatti Veyron, soit 1220 kg en état de marche (un poids comparable à celui d'une Honda Civic). En déclinaison de 1030 chevaux, les 300 km/h (vous avez bien lu, 300 km/h) sont atteints en 14,9 secondes, ce qui est environ le temps que prend un Mercedes Sprinter pour boucler le... 0-100 km/h.

L'addition, tout aussi outrancière

Assemblée à Silverstone, en Grande-Bretagne, dans les ateliers du constructeur (ses organes mécaniques sont montés au Texas), la Venom GT se vend de 725 000$ à 1 million US (somme à laquelle s'ajoute un délai d'attente de 6 mois). Le premier exemplaire a été livré lundi dernier.

En outre, John Hennessey, fondateur du constructeur, nous a confirmé qu'il recherche un détaillant canadien pour écouler les 10 modèles qui seront produits annuellement pour le monde entier.

Atypique, vous dites?

Charles René

Saturday, June 12, 2010

Honda Racing F1 Team

Honda Racing F1 Team était une écurie de Formule 1, appartenant au constructeur automobile japonais Honda, présente en Formule 1 de 1964 à 1968, puis de 2006 à 2008 suite au rachat de l'équipe britannique BAR. Honda a confirmé son désengagement de la formule 1 le 5 décembre 2008.

Soichiro Honda, dont la marque bénéficie déjà d'une notoriété mondiale pour ses motos, décide de se lancer en Formule 1 en 1963 afin de promouvoir son offensive sur le marché de l'automobile. Dans un premier temps, Honda souhaite se lancer en Formule 1 en tant que motoriste, pour cela, des contacts sont noués avec certaines des meilleures écuries du plateau, dont Lotus. Le projet Lotus-Honda apparaît comme très avancé lorsque Colin Chapman rompt soudainement les négociations début 1964. Honda prend alors la décision de concevoir son propre châssis.

La première monoplace Honda de Formule 1 de l'histoire, la Honda RA 271, œuvre de l'ingénieur Yoshio Nakamura, fait son apparition seulement quelques mois plus tard à l'occasion du Grand Prix d'Allemagne 1964. Elle est confiée à Ronnie Bucknum, un pilote américain spécialisé dans les épreuve de type « sport » et sans grandes références internationales. Les débuts sont logiquement très laborieux. En 1965, l'équipe Honda est renforcée par un autre pilote américain, Richie Ginther. À l'inverse de Bucknum, il s'agit d'un pilote réputé, auteur de belles saisons chez Ferrari et BRM. S'il lui manque peut-être la hargne qui fait les grands champions, il est par contre connu pour sa science de la course et son esprit analytique.

La Honda RA 272 qui effectue ses débuts au Grand Prix de Monaco 1965 se montre loin du niveau de ses rivales au niveau du châssis, mais bénéficie par contre du moteur le plus puissant du plateau, même si d'une fiabilité souvent aléatoire. À Mexico, pour la dernière épreuve d'une saison globalement décevante, Richie Ginther fait charger toute la cavalerie de son V12, et offre à Honda sa première victoire à l'issue d'une course parfaite.

Malheureusement pour Honda, cette première victoire qui doit surtout à la qualité du moteur, n'est pas source d'espoirs. Le Grand Prix du Mexique 1965 était en effet la dernière épreuve disputée sous la réglementation 1 500 cm³. Pour 1966, Honda doit quasiment tout reprendre à zéro et concevoir un moteur répondant à la nouvelle règlementation 3 000 cm³. La Honda RA 273 de 1966 s'avère rapidement être un cuisant échec technique, tant et si bien que Honda se contente cette année-là de quelques piteuses apparitions en Grand Prix.