Lors de l'essai de ce nouveau modèle en version pré-production en mars 2004, j'avais été conquis par l'expérience de conduite de la nouvelle 300 et surtout la 300C de Chrysler. Même si l'expérience avait été de courte durée, c'était quand même suffisant pour conclure que Chrysler venait de faire les choses différemment de la compétition. Ce n'est pas la première fois que ce manufacturier innove du côté esthétique. Par contre, cette fois-ci ce n'est pas uniquement la robe qui est spéciale, mais bien tout le véhicule qui se démarque. Quand on prend un risque, ça peut coûter très cher ou bien rapporter gros; on sait d'ores et déjà que Chrysler vient de gagner son pari avec la popularité actuelle de la nouvelle 300.
Un design innovateur
Un des aspects qui impressionne est le look de la voiture. Celui-ci s'inspire du modèle original de la Chrysler 300 des années 1960. Sa calandre avant impressionne quiconque et lui donne un caractère imposant et agressif. Lorsqu'on l'admire de côté, la voiture à aussi un look distinctif avec ses petites vitres et ses grosses roues de 18 pouces (pour la 300C). Il est certain que ce style ne peut plaire à tout le monde, mais au moins, c'est unique et à part des autres voitures de masse. Le résultat final est exclusif et très réussi, en ce qui me concerne.
Mais l'aspect exclusif ne s'arrête pas là. Cette nouvelle 300 n'est pas une traction, mais plutôt une propulsion. Et oui! La puissance est transmise aux roues arrière via une transmission automatique à 5 rapports pour la 300C (seulement quatre rapports pour la 300). Le plaisir de conduite est souvent plus élevé grâce une telle conception mais nos hiver québécois ont souvent porté les acheteurs à se tourner vers les tractions procurant un sentiment de sécurité supérieur. N'ayez crainte, cette voiture est toute aussi sécuritaire que la compétition avec un système de stabilité électronique et anti-patinage de série. Pour avoir testé ce système en hiver, je peux confirmer son excellent fonctionnement sur la neige et sur chaussée glissante. Veuillez consulter notre essai du modèle de la version pré-production pour plus d'information à ce sujet [lire l'article]
Un gros V8 Hemi
La 300 est équipée du V6 3,5 litres de 250 chevaux. Cette motorisation permet des accélérations quand même intéressantes : soit un 0-100km/h en 8,1 sec, et des reprises toutes aussi valables. Mais si vous avez les moyens et que vous aimez avoir plus de mordants sous l'accélérateur, optez pour le V8 Hemi de 5,7 litres avec système à cylindrée variable. Ce nom légendaire Hemi est ici fort à propos car cette motorisation vous procure une puissance de 340 chevaux et un couple de 390 lb-pi. Même si la voiture pèse plus de 1800kg, les accélérations sont stupéfiantes et digne d'un " muscle car ". Avec un temps de 5,8 secondes pour atteindre 100 km/h et de 14,0 secondes exactement pour franchir le quart de mile, rares sont les voitures qui sortiront gagnantes au feu rouge. De plus, en reprises et lors de dépassements, vous serez estomaqué par le résultat. Aucune autre berline de ce prix ne peut rivaliser avec la 300C. Si on doit prendre à défaut un élément du groupe motopropulseur, et bien sachez que la transmission automatique est assez paresseuse dans son comportement et tarde à rétrograder à l'occasion.
Un poids qui se fait ressentir
Avec un poids quand même important, la 300 est en partie handicapée du coté freinage, du comportement routier et de la consommation d'essence. Je ne dis pas que ces éléments sont des aspects négatifs mais qu'ils pourraient être améliorés avec un poids moins élevé. Voyons ensemble ces trois éléments. Le freinage de la 300C est des plus efficaces si l'on parle de puissance avec ses quatre freins à disque avec ABS. Nous avons enregistré une distance de 33,5 mètres afin d'immobiliser la voiture à partir de 100 km/h, ce qui est une mesure tout à fait remarquable, peu importe le type de voiture. J'entends déjà plusieurs lecteurs se demander pourquoi alors je critique le poids élevé de la 300. Et bien le problème est au niveau de l'endurance de ces freins. Lorsque ceux-ci sont durement sollicités, ils perdent rapidement de leur puissance et de fortes vibrations se font ainsi ressentir dans le volant.
Quant au comportement routier, les éléments de suspension dérivés de l'ancienne Classe E de Mercedes font bien leur travail afin de maintenir la voiture en virage et procurent un comportement routier neutre et stable. Il est certain que la voiture n'est pas des plus agiles, mais la tenue de route est très bonne et inspire confiance. On ressent tout de même un roulis important en virage lorsque l'on pousse fort, et la direction n'aide pas car elle est floue par moment lorsqu'il est temps de replacer la voiture dans la bonne trajectoire. Comme vous pouvez vous en douter, le comportement de la 300C est supérieur à la 300 grâce à ses pneus plus larges, ses jantes de 18 pouces ainsi que sa suspension plus ferme. Une chose est par contre similaire pour les deux versions; avec de telles dimensions, il est parfois laborieux de se stationner, et le faible rayon de braquage n'aide nullement.
Quant à la consommation d'essence, et bien disons que c'est plutôt dans la moyenne des grandes berlines avec la 300. Son V6 n'est pas le plus avare mais c'est acceptable. La 300C, forte de son moteur V8 Hemi et de sa technologie de cylindrée sur demande, procure une consommation raisonnable sur autoroute mais frise les 17 litres par tranche de 100km en ville. Cette technologie de Chrysler, qui désactive la moitié des cylindres à vitesse constante, prouve donc qu'elle est efficace lors de longs trajets sur route mais n'aide que très peu en ville.
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